Comprendre les différentes voix

S’il existe différentes catégories vocales, se déployant selon les tessitures, les processus pour émettre le son sont beaucoup plus réduits, se réduisant à deux mécanismes principaux : les voix dites « de poitrine », et « de tête ».

La voix de poitrine

La voix de poitrine, aussi désignée comme « mécanisme I », « voix modale », « mécanisme lourd », est la voix la plus commune, la plus naturelle pour nous puisque c’est celle que nous utilisons pour parler (majoritairement pour les hommes, de façon un peu plus variable pour les femmes).

Elle est également d’usage dans le cadre de l’opéra, car conjuguée à un abaissement du larynx, elle offre une forte résonnance et permet de surmonter l’orchestre.

Son nom, voix de poitrine ou « voce di petto » en italien, désigne de façon très pragmatique la partie du corps où se concentrent les vibrations sonores que nous produisons quand nous actionnons cette voix. Elle se caractérise par sa puissance, son ampleur, la richesse de ses harmoniques ainsi que son caractère sombre.

La voix de tête

Elle est aussi désignée sous le nom de « voix de fausset », falsetto en italien, bien que certains puristes entrevoient une différence entre la légèreté de la voix de tête et la stridence du falsetto.

Encore appelée « mécanisme II », elle est la voix chantée le plus communément par les femmes, tout comme celle parlée ou chantée par les enfants. Elle est plus rare chez les hommes quand elle est maîtrisée, un peu moins chez les chanteurs amateurs qui ne maîtrisent pas encore leur voix.

À l’instar de la voix de poitrine, elle tire son nom du siège de la résonnance, ici localisé en partie haute du corps. À l’inverse, par contre, elle autorise moins de puissance et de justesse que la première, mais gagne en clarté, en expressivité et en pureté.

La voix de flageolet

Ce nom amusant, tiré d’un type de fifre, c’est-à-dire de petite flûte dont le son se rapproche de celui de la voix dite « de flageolet », couvre le registre suraigu, au-delà de la voix de tête. Elle est bien sûr présente uniquement chez les femmes. Extrêmement technique et difficile à exécuter, elle est illustrée de la plus spectaculaire des manières dans le second air de la Reine de la Nuit dans La Flûte enchantée de Mozart.

La voix de sifflet

Il s’agit d’une autre voix très particulière et rare, qui porte la hauteur des notes encore plus haut que la voix de flageolet, au point que la voix s’apparente dès lors à un sifflement. Son exécution est conditionnée par une morphologie très particulière. C’est le cas de la chanteuse américaine Mariah Carey, qui a déclaré avoir des nodules sur les cordes vocales, et qui atteint des sonorités inédites sur son titre Emotions, de 1991, sur lequel sa voix paraît très proche des sonorités d’un instrument à vent.

Voix mixte

Propre à l’homme, la voix mixte ne désigne pas un registre à part entière mais plutôt un état intermédiaire entre les deux principaux, à savoir voix de tête et de poitrine. Elle est utilisée pour alléger le timbre dans les notes aigues. Elle permet un chant nuancé, plus doux et coloré.

Publié le : 1 avril 2016