10 groupes dont les membres se détestent

Mariages de raison, trahisons, guerres d’égos, despotisme… Les raisons sont aussi nombreuses que fécondes pour mettre à mal la plénitude artistique des groupes, aussi célèbres soient-ils. Échantillon de relations biliaires.

Simon & Garfunkel

Difficile d’imaginer à l’écoute des subtiles harmonies folk du duo, complémentaire au plus haut point, que ces deux hommes-là ne pouvaient se supporter. L’origine remonte au milieu des années 60, quand, face à l’insuccès du groupe, Paul Simon décide de poursuivre sa carrière en solo. Cette trahison gangrènera durablement leur relation, prolongée contre leur gré pour répondre au succès qui accompagne The Sound Of Silence, durant leur éloignement..

Metallica

Il suffit de visionner « Some Kind of Monster » pour évaluer le degré d’instabilité psychologique et les inimitiés qui règnent au sein du mastodonte du thrash metal. La vie de groupe les a totalement aliénés. Dave Mustaine et Jason Newsted au premier chef, doivent aux autres musiciens des années de psychothérapie. Chaque tournée ou enregistrement en studio relève d’une épreuve.

Guns N' Roses

Ils furent l’un des plus grands groupes des années 80, bien au-delà de la sphère du hard-rock dans laquelle ils évoluaient, mais l’égomanie d’Axl Rose aura nourri de terribles tensions dans le groupe, particulièrement entre le chanteur aux caprices incessants et Izzy Stradlin, puis Slash, pourtant l’élément relativement stabilisateur de la formation.

Blink-182

Ils ont beau avoir fourni leur lot d’hymnes punks pop à des buddy movies américains, ce n’est pas une ambiance de franche camaraderie qui règne dans le trio. Tom DeLonge, le guitariste amateur d’ufologie, quitta même l’aventure en 2005, au climax de la notoriété du groupe. Soulageant ses frustrations avec Angels and Airwaves, il réintègre la formation. Mais les relations avec Mark Hoppus, le bassiste, s’enveniment au point que le chanteur se fait éjecter sans préavis et remplacer par Matt Skiba, d’Alkaline Trio. Hoppus dénoncera « son comportement ingrat et irrespectueux » et Travis Barker, le batteur, d’ajouter que Tom « ne veut pas enregistrer d'album, mais juste faire quelques spectacles avec Blink quand il a besoin d'argent ».

Kings of Leon

La vie de tournée, la promiscuité et les pressions corolaires peuvent mettre à mal les plus équilibrés des musiciens. Dans ce cas, les liens du sang ne sont pas une garantie contre les coups de sang, bien au contraire. Les frères Followill, Caleb, Nathan et Jared, en savent quelque chose. Les deux premiers s’entendent comme chien et chat et quand ils se disputent, ils ne font pas semblant, échangeant régulièrement des coups de poing. Nathan réussit même à casser le bras de son chanteur de frère lors d’une rixe en studio.

The Beach Boys

Encore une histoire de famille qui tourne mal : les trois frères Wilson – Brian, Carl et Dennis d’un côté et le cousin, Mike Love de l’autre. Ce dernier ne montrera aucune compassion pour Brian, le compositeur de génie, quand il sombra dans la folie, voyant l’occasion d’imposer sa propre vision artistique qui se limitera à capitaliser sur les bluettes ensoleillées de leurs débuts. Ces tensions culmineront avec une série de procès retentissants entre les deux hommes pour des histoires de crédits sur les chansons.

Rage Against the Machine

Chez Rage Against the Machine, on ne badine pas avec ses engagements. Entre Zach de la Rocha, porte-voix de la formation, et Tim Commerford, le bassiste, règne un climat de tension qui atteint son point de rupture lors de la cérémonie des MTV Video Awards. Commerford n’accepte pas la décision du jury de récompenser Limp Bizkit et Break Stuff pour « Meilleur clip rock », à la place de Sleep Now in the Fire, dont le tournage avait réussi l’exploit de causer une suspension de séance à la bourse de New York. En représailles, il décide alors de se percher en hauteur sur la scène, refuse de descendre, allant jusqu’à interrompre l’émission le temps d’une publicité. Il sera arrêté par la sécurité puis placé en prison. Goutte d’eau qui fit se séparer le groupe peu après.

The Ramones

Quelques fois, les membres d’un groupe se déchirent à cause de leurs différences de personnalité ou pour des raisons contingentes, comme une dispute à propos d’une femme. Dans le cas des Ramones… les deux entrent en jeu. Joey Ramone n’appréciait déjà que modérément les sensibilités ultra-conservatrices de Johnny, son guitariste, mais leur relation évolua en détestation cordiale après que ce dernier eut volé la petite amie du chanteur. The KKK Took My Baby Away fut la réponse cinglante du jeune homme réservé.

Pink Floyd

Peut-être que le groupe anglais concentrait trop de talent… ou trop d’égo. Le succès planétaire de la formation, à la faveur notamment de « Dark Side of the Moon » et de « The Wall », maintint vicieusement les membres enchaînés les uns aux autres, tout en aiguisant les ressentiments, notamment entre David Gilmour et Roger Waters, ce dernier ne souffrant pas la concurrence dans le domaine du songwriting. Le taiseux Rick Wright ne sera pas épargné par cette emprise, se retrouvant un temps salarié du groupe, ayant perdu son statut de membre…

The Libertines

Le phénomène du renouveau du rock anglais qui anima les années 2000 repose sur son duo de frontmen incontrôlables. Carl Barat et Pete Doherty ou le Je t’aime, moi non plus, version fraternelle, avec son lot de disputes, de réconciliations, de fulgurances scéniques et descentes aux enfers sur fond d’addictions. Une relation compliquée qui trouvera son point de rupture lors de l’invraisemblable cambriolage de l’appartement de Pete par Carl… Si les deux hommes semblent avoir remisés leurs rancœurs en 2015, pour accoucher d’« Anthems For Doomed Youth », les deux hommes savent que rien n’est gravé dans le marbre.

Publié le : 20 septembre 2019